Le groupe

Titre

Sauf mention contraire, tous les textes sont écrits par Jean-Louis Henriet


Le roi tu temps gris (Face A du 45 tours en 1988, et dans l'album "Ici est ailleurs").

Texte inspiré par un comte scandinave, dans lequel un roi est victime d'une malédiction qui fait que partout où il va, le ciel est toujours gris. Un jour, une personne prétendant pouvoir l'aider demande à le voir mais fatigué pas sa triste vie, il refuse. Dommage, car cette personne était une muse avec les yeux bleus comme un ciel d'été et les cheveux blonds comme le soleil...

Vallées sombres et forêts sans lumière,
Nul ne connait son ombre au pays de l’hiver
Et un roi désespère en regardant le ciel
De voir jaillir un jour un rayon de soleil.

Il y a si longtemps que tout n’est plus que brume,
Si longtemps que la vie a un goût d’amertume,
Ses nuits brûlent des feux d’images fantastiques,
Délires de lumière, de mondes mosaïques.

Le Roi : « Est-il vraiment si chaud qu’il fait naître les fleurs ?
Saurait il donner à ma peau un peu de couleur ? »

Qui chassera le maléfice, sorcière ou magicien ?
Le Roi : « Je ferai tous les sacrifices, votre prix sera le mien ! »

Alchimie, magie noire, rien n’a su rallumer l’espoir en son cœur,
Pas même une lueur.

A force de prier il a tué sa foi,
D’un domaine damné à quoi sert d’être roi ?
Un soir de longue veille il prend la décision
D’aller chercher le soleil plus loin que l’horizon.

Mais par-delà les montagnes et au-dessus des mers
La grisaille reste sa compagne aujourd’hui comme hier.
C’est un vieillard transi émergeant du brouillard
Qui pousse les lourdes portes noires de son palais d’ennui.
La Muse : « Majesté, majesté, accorde ta confiance à la messagère d’espérance que je suis ! »
Le Roi : « Non, je suis fatigué de tout, je ne veux plus rien croire ! »
La Muse : « Pauvre roi, le bonheur est partout mais toi, tu ne sais pas voir ».

La muse ferme ses yeux sans nuage,
Le blond de ses cheveux inonde son visage
Et puis elle disparait noyée dans l’arc en ciel
Qui éclos un instant et s’efface avec elle.


 Fer et flammes (dans l'album "Au bout du couloir", 1995)

Son cheval est mort, épuisé par la trop longue course
Et le preux attend l’aurore, étendu sur un tapis de mousse.
Si loin de sa demeure, il laisse tant de choses derrière lui
Mais quelquefois l’honneur est à ce prix.

Dans le matin gris, il a repris sa noble quête
Et ses pas l’ont conduit en ces lieux où règne l’immonde bête.
Il observe l’animal, dissimulé dans le fourré.
Incarnation du mal qu’il faut tuer.

Et le dragon flaire dans le vent une odeur inhabituelle,
Un être de chair et de sang ! Ses yeux s’éclairent d’un feu cruel
Tout est prêt pour le duel.

Une femme attend sûrement quelque part
Des premiers feux jusqu’à la fin du jour
Scrutant l’horizon du haut des remparts,
Lançant des prières au ciel qui reste sourd.


C’est dans l’air (dans l'album "Au bout du couloir", 1995)

La vie a mis ce matin son habit de couleur,
Même le ciel s’est vêtu de bleu pour ces quelques instants de bonheur.
Flotte dans la cité qui sort de son sommeil
Le parfum sans pareil
Des jours d’été

C’est dans l’air,
Ce besoin d’ivresse,
D’oublier la sagesse
Est dans l’air.

Apparait un magicien dans le souffre et l’encens
Entouré de clowns facétieux qu’on regarde avec des yeux d’enfant
Tournent les musiciens, jongleurs, cracheurs de feu
Dans le rythme boiteux
D’un tambourin

C’est dans l’air,
Ce besoin d’ivresse,
D’oublier la sagesse
Est dans l’air, dans l’air.

Puis les passions et le vin feront tourner les têtes
Allumant le feu des regards, animant d’un trouble bizarre la fête
Et on va se saouler jusqu’à s’abasourdir
Pour ne pas voir finir
Ce jour doré.

C’est dans l’air,
Ce besoin d’ivresse,
D’oublier la sagesse
Est dans l’air.

A suivre...